Plus de 110 000 Kazakhs vivent en Mongolie, principalement dans la province de Bayan-Ulgii. Dès les années 1930, durant la période soviétique, nombreux d’entre eux ont déménagé vers les districts de Nalaikh (près d’Oulan-Bator) et d’Erdenet (nord de la Mongolie) afin de travailler dans les mines.
Asylmura est un groupement spécialisé dans la broderie traditionnelle kazakhe, composé d’environ soixante-dix artisanes résidant dans la région de Bayan-Ulgii (ouest de la Mongolie) et dans le district de Nalaikh. Le mot Asylmura signifie Nandin Ulamjlal en mongol, soit « précieuse tradition » en français. En effet cette structure a été créée afin de transmettre les savoir-faire traditionnels kazakhs aux jeunes générations, en permettant aux artisanes de travailler à domicile.
Les motifs sont créés par A. Gulmaira, conceptrice graphique, également à l’origine du projet et qui, à ce titre, prend en charge la gestion des commandes et la distribution des matières premières nécessaires à la confection des broderies. Cela assure l’homogénéité des produits et de leur qualité. L’équipe n’est pas complètement féminine puisque quatre hommes en font également partie. Ils sont spécialisés dans les pièces en feutre, également élaboré de façon traditionnelle, et les tissus d’ameublement, qu’ils réalisent également à domicile.
Une fois les broderies sur tissu ou feutre réalisées, l’assemblage des pièces et la confection des tapis est effectué en atelier par une équipe pouvant être composée de dix personnes. Le cuir utilisé provient également de Mongolie et de l’une de ces plus anciennes tanneries, Darkhan Nekhii. Quant aux fils à broder et aux tissus en coton ils sont, à l’image des échanges multiséculaires auxquels la Mongolie participe sur les routes de la soie, les seuls matériaux importés (essentiellement du Kazakhstan, de Russie et de Chine).
Cette initiative est singulière et a mérité l’attention de Coorigines et d’Eco-Voyage. En effet la pandémie de covid-19 survenue en janvier 2020 dans un pays déjà fortement touché par le chômage et par une situation économique tendue, a aggravé les conditions de vie. Habituellement, la broderie traditionnelle et le travail du feutre permettent à ces artisan.e.s de compter sur une source de revenus stable et de transmettre aux plus jeunes des techniques ancestrales. Or la fermeture du pays au tourisme depuis presque un an, prive ce groupement de son principal débouché.
Nous espérons ainsi, en proposant leurs articles à la vente en France, contribuer à maintenir leur activité en Mongolie et ainsi garantir à la fois leurs revenus et la transmission des savoir-faire.
Les femmes kazakhes, comme tant d’autres femmes nomades pratiquent et transmettent un savoir-faire textile spécifique et élaboré. Ainsi, elles confectionnent elles-mêmes leurs costumes traditionnels et sont attachées à la tradition qui consiste, lors des cérémonies dans lesquels des présents sont remis aux invités, à réaliser artisanalement ces cadeaux.
La broderie kazakhe est appelée “Khonin kholboo”, “Zuu Orooh”, “aygatai hatgamal” en mongol. La broderie traditionnelle comprend le point de chaînette, le point blancet uni, le point de chaînette ouvert, le point de chaînette zigzag et le point arrière.
Ces motifs recouvrent également les intérieurs des habitations kazakhs. L’emblème kazakh représente le soleil, qui symbolise la coexistence pacifique. Le motif n’a pas de coins pointus. Sa forme circulaire signifie que tout le monde se regarde et se comprend parfaitement. Tous les motifs représentés s’inspirent de la vie quotidienne.
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